Résumé
Les réformes dans la formation en soins infirmiers occasionnent un travail d’appropriation qui, sur les terrains étudiés, aboutit au déploiement d’une ingénierie locale ad hoc, et à une surenchère d’outils et de dispositifs (sur-ingénierie). Celle-ci répète d’une autre façon les vécus de perte et de clivage exprimés à propos des réformes. À partir d’une lecture éclairée par la psychanalyse, notamment des groupes et de la transmission, ce texte expose comment le phénomène, émergeant au croisement de différents dispositifs de recherche et au sein du processus d’interprétation des données, a conduit à interroger ces vécus comme des traces d’un impensé bien plus ancien concernant le savoir infirmier. Agissant dans le collectif infirmier tel un « incorporat culturel » (Rouchy, 1990), cet impensé est simultanément dénié et fondateur du rapport à l’expérience et au savoir dans ce domaine. L’activité d’appropriation des réformes viendrait pour partie percuter cet impensé. L’affairisme observé autour de cette activité serait alors défensif de son retour trop massif.
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