Résumé
Nous n'aborderons dans cet article, pour approcher les déterminants des trajectoires scolaires, ni l'explication sociologique majoritaire, désormais classique, fondée historiquement sur la reproduction (P. Bourdieu, J.C. Passeron, 1970), ni la prégnance des organisations institutionnelles, des établissements scolaires, des classes et des maîtres (P.P. Bressoux, 1994 ; M. Duru-Bellat, A. Mingat, 1998), ni le poids des politiques publiques d'éducation telles que l'éducation prioritaire (A. Van Zanten, 2004). Toutes ces explications majoritaires, qui sont désormais bien connues, ont été en effet complétées, depuis la charnière 1990-2000, par des explications nouvelles plus directement liées aux contextes territoriaux, qu'ils soient prescrits (territoires institutionnels), vécus (territoires d'action) ou rêvés (territoires symboliques). Ces dernières explications, fondées sur les territoires (J. Arrighi, 2004 ; P. Caro, 2004 ; Y. Grelet, 2004 ; P. Champollion, 2005, 2008 ; C. Ben Ayed, S. Broccolichi et alii., 2007 ; J.F. Mezeix et C. Grange, 2008), sans être fréquemment convoquées, ne sont donc aujourd'hui plus tout à fait aussi confidentielles qu'auparavant. (...)