Résumé
Pourquoi se focaliser sur les jeunes filles d'origine maghrébine ? Nous allons voir tout d'abord que ces jeunes femmes ont fait l'objet de peu d'études jusqu'à présent, contrairement à leurs frères qui ont bénéficié de plus d'attention de la part des chercheurs en général et des sociologues en particulier. Ainsi, si la plupart des chercheurs s'accordent grosso modo sur le fait que les filles d'origine maghrébine réussissent mieux leurs études que les garçons (M. Tribalat, 1995 ; R. Silberman, 1999 ; Brinbaum et Werquin, 2004), leurs conclusions s'arrêtent en général à ce seul constat. Quelques exceptions notoires doivent être citées via notamment les travaux de M. Hassini relatif aux filles de parents maghrébins (2002) et de M. Timera à propos des jeunes filles d'origine africaine (1997 et 1999. Pour preuve s'il en était de cette relative méconnaissance des parcours de ces jeunes femmes dans la recherche universitaire, un récent colloque sur ce sujet auquel nous assistions nous a paru particulièrement pauvre en terme de résultats, notamment parce qu'il rassemblait des personnes soit spécialistes des processus de formation de manière générale, soit spécialistes des discriminations, mais finalement peu outillées pour traiter la question de manière globale en articulant ces deux volets, i.e. celui du genre et de l'origine (sociale et ethnique). (...)