Abstract
Dans l'histoire du mouvement francophone d'orientation au XXème siècle, peu d'événements ont projeté sur l'avant-scène sociale des questions d'orientation scolaire et professionnelle. La singularité de cette "crise paroxystique" mérite un examen plus approfondi et une mise en perspective que le recul du temps commence à nous offrir, avec plus d'une génération de distance.
Notre propos ira bien au-delà de la chronique de quelques semaines de grève, rituellement rappelée à chaque anniversaire. C'est d'un autre regard sur l’orientation des jeunes qu'il s'agit. Nous analyserons les répercussions de "la montée des jeunes" puis de leur "révolte" (A. Sauvy, 1959, 1970) en interrogeant les enjeux de l'orientation de la jeunesse scolarisée, situés dans une période critique de notre évolution sociale. Nous voudrions montrer que plus rien ne sera comme avant dans le petit monde de l’orientation scolaire et professionnelle. L’orientation professionnelle en se scolarisant rencontre dans la seconde moitié des années soixante la question universitaire, et se complexifie à mesure qu’un plus grand nombre d’adolescents interpellent collectivement les finalités de sa société, et se pose pour chacun d’entre eux, la lancinante question : « Quelle filière suivra-t-on sur les bancs de l’université ? ». (...)