La mise en place du dispositif d'orientation active à l'université : enjeux et perspectives

Abstract

L'une des missions fondamentales dévolues à l'université est, selon la Loi d'orientation pour l'avenir de l'Ecole du 23 avril 2005, "de transmettre le savoir à tous". En effet, l'université est chargée d'accueillir en premier cycle l'ensemble des bacheliers qui en font la demande. Certains y entrent ainsi dans la perspective d'y faire des études longues, tandis que d'autres l'intègrent à défaut d'admission dans des formations professionnelles courtes. L'élévation du niveau général d'une classe d'âge est renforcée aujourd'hui par une diversification des filières (de l'université entre autres) mais surtout des différents types de baccalauréats (M. Euriat, C. Thélot, 1995). Ainsi, même si l'université semble être la continuité "logique" des études secondaires, on constate néanmoins une certaine formation intellectuelle inégale des élèves du secondaire entrant à l'université. Cette population se trouve de ce fait aujourd'hui particulièrement confrontée aux problèmes d'orientation et de formation. Les statistiques nationales révèlent des taux d'échec, d'abandon et de réorientation très élevés. La massification des effectifs scolarisés, résultant d'une politique de démocratisation menée depuis 1950, a conduit (notamment par la Loi Jospin d'orientation de 1989 sur l'Education qui a précisé un objectif de 80 % d'une génération au baccalauréat) à ce que 60 % des jeunes de dix-huit à vingt-quatre ans soient aujourd'hui scolarisés dans les formations post-baccalauréat, et 74 % des élèves atteignant aujourd'hui le niveau du bac (S. Beaud, 2003). Cet effort a ainsi repoussé les paliers d'orientation au niveau de l'Enseignement Supérieur, et plus particulièrement au niveau de l'Université. Selon un rapport sur "l'état de l'enseignement supérieur et de la recherche", c'est plus de 50 % des étudiants nouvellement inscrits à l'université qui redoublent ou se réorientent au cours de la première année universitaire. Par ailleurs, le diplôme d'enseignement supérieur, même s'il demeure une protection efficace contre le chômage, ne constitue plus actuellement un passeport automatique vers l'emploi. (...)
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