Résumé
Ce texte contribue au renouveau du débat sur l’alternance, dans le contexte actuel, dans la pluralité des formes qu’elle peut adopter. Ce débat est nécessaire car si cette forme pédagogique fut autrefois rejetée à la périphérie de l’apprentissage, dédiée, en dernier recours, à ceux qui ne réussissaient pas à l’école, elle est aujourd’hui sollicitée de toutes parts, comme un allant-de-soi qui n’est plus interrogé, un soi-disant passeport pour l’insertion professionnelle. Et cela occulte sa spécificité, sa pertinence et la grande difficulté liée à son exercice. L’alternance est, pour l’auteur un objet d’étude et de recherche. Le propos, dans ce débat, se fonde sur un corpus important d’articles et de communications visant la description et l’interprétation de différents moments pédagogiques, ouvrant des voies alternatives pour travailler le trait d’union théorie-pratique. Parallèlement et de manière articulée, la réflexion conduit le chercheur et praticien-pédagogue, au fil du temps, à reconnaître, dans son propre parcours de professionnalisation, des temporalités, des espaces d’exercices et de fonctions spécifiques où il est à la fois agent de l’institution, acteur dans le système, auteur-sujet d’une recherche-action-formation à vie. L’alternance est le fil d’Ariane qui relie et organise le parcours professionnel. Elle finit par s’imposer comme méthodologie visant une herméneutique du sens de l’expérience au sens où, à la suite de Ricoeur (2004 ; 2007, p. 7) l’accent est mis sur la pluralité des interprétations liées à ce que l’on peut appeler la lecture de l’expérience humaine. (...)
