Résumé
Ce numéro, consacré à la question des savoirs profanes et des savoirs scientifiques dans la formation des enseignants, constitue un prolongement du colloque de Lyon de mars 2013 en hommage aux travaux de J.P. Astolfi et en particulier à l’atelier qui interrogeait la place des savoirs dans la professionnalisation des enseignants. Mais la thématique en est élargie et des chercheurs qui n'y ont pas participé contribuent à ce numéro, à travers des réflexions sur les expériences pratiques comme à travers des présentations de recherches.
La place des savoirs scientifiques dans la formation des enseignants a été centrale depuis la fin du 19e siècle et étroitement liée à la constitution des disciplines scolaires et aux enjeux de leur ancrage dans des savoirs universitaires. Cette place tenait aussi à une définition du métier d’enseignant valorisant l'intellectuel dont l’activité majeure consistait à former les esprits et éclairer le (futur) citoyen par le jeu de la transmission de savoirs supposés conformes aux sciences. La conception des savoirs était donc celle d’énoncés théoriques, validés, distincts de simples informations factuelles et circonstancielles. En tant que garant de l’ordre scolaire, l’enseignant présenté comme un expert (Tochon, 1993), voire un stratège, aménage les conditions d’une transmission de ces références savantes. Dans certains pays, encore actuellement, la formation des enseignants passe prioritairement par une formation universitaire disciplinaire, souvent commune avec celle que reçoivent les étudiants se destinant à d'autres métiers. (...)
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