Résumé
L’objet de cette contribution est d’explorer le caractère impératif de l’écrit pour les personnes dites "en situation d’illettrisme". Pour ce faire, nous avons cherché comment, au sein des investissements exprimés d’une formation dite "de lutte contre l’illettrisme", les sujets apprenants s’approprient (ou non) cet impératif et selon quelle logique. Nous nous sommes basés sur des entretiens réalisés auprès de sujets apprenants dans une formation de base. Au-delà de la dimension locale des données et des premiers résultats d’analyse, nous avons tenté, face à un objet difficile à circonscrire, d’ouvrir des perspectives de recherche sur la population en question et son relatif désinvestissement des formations de base. Cette interrogation repose sur un constat de paradoxe déjà ancien identifié autour de l’alphabétisation. Il n’est pas dans notre propos de donner ici à voir l’étendue ou la répartition exhaustive du rapport des apprenants de formation de base à l’impératif scriptural. Nous nous contenterons ici d’introduire l’idée d’une variation importante dans ce rapport et d’en tirer quelques conséquences.