Résumé
La "fracture numérique" est un thème à la mode. Au-delà des discours idéologiques prônant l'accès de tous à la société de l'information, l'acculturation aux Technologies de l'Information et de la Communication représente un enjeu éducatif majeur dans le contexte actuel marqué par la généralisation d'échanges médiatisés. Il se pose de manière accrue pour les publics en difficulté face à l'écrit, particulièrement fragilisés en matière d'exclusion numérique.
Dans le champ de la formation linguistique de base des adultes, l'accès à la culture numérique confronte les acteurs à des questions spécifiques et inédites de par la place des pratiques langagières dans ces nouveaux modes de communication : comment des non (ou faibles) lecteurs scripteurs peuvent-ils accéder à ces technologies et quels usages peuvent-ils en faire ? Y a-t-il, et quels sont les pré-requis linguistiques pour communiquer dans la société de l’information ? Les personnes en difficulté vis-à-vis de l'écrit seront-elles nécessairement victimes de la fracture numérique ? Quelles stratégies formatives imaginer et déployer face à cet enjeu ?
La visée de ce texte est d'aborder ce questionnement global à partir d'un repérage partiel du rapport à la culture numérique d'adultes engagés dans des parcours de formation de base. Il se limite à l'étude des modalités d'accès aux communications médiatisées de ces personnes à partir de l'observation de leurs usages des médias informatisés à des fins de communication - dans et hors dispositifs de formation, et du point de vue qu'ils portent sur ces activités. (...)