Abstract
La formation des adultes est un pont incontournable reliant l'université au monde du travail. Elle renvoie à "un processus unificateur de mise ensemble, en sens, d'éléments et moments séparés", jouant le rôle de "fonction de l'évolution humaine" (Pineau In Champy, Etévé, 1994, p. 438) d'où émerge une dialectique de la pratique et de la connaissance, de la qualification et de la compétence, qui place la formation des adultes au coeur d'enjeux sous-tendus par des choix de société.
La conversion immédiate de la formation en employabilité tout comme l'individualisation des parcours de formation (Roekens, 2009) dont la Validation des Acquis de l'Expérience (VAE) et le Droit Individuel à la Formation (Dif) sont les dispositifs phares, font enjeux parce qu'ils interrogent en profondeur les mutations des relations sociales et professionnelles. Ils font naître des problématiques sous forme de tensions ou de paradoxes, voire même parfois de contradictions entre les besoins individuels de formation et les visées de la formation professionnelle tout au long de la vie qui introduit l'idée d'une économie du savoir.
Or, comme nous allons tenter de l'expliquer, l'élucidation et la lecture compréhensive de ces problématiques sont si ce n'est empêchées du moins freinées par la complexité juridique grandissante des cadres applicables à la formation des adultes. A tel point qu'aujourd'hui, on se demande si le droit de la formation professionnelle continue est toujours de nature à garantir ou, plus modestement, à favoriser le droit à la formation des adultes, autrement dit si trop de lois sur la formation ne tuent finalement pas le droit à la formation.