Abstract
Cette étude s’intéresse à une question rarement abordée par la recherche en didactique professionnelle, l’utilisation des simulateurs dans la Marine Nationale. De manière générale, les militaires prônent le réalisme mimétique à une époque où la didactique professionnelle tend à faire de la fidélité mimétique un critère secondaire pour l’apprentissage sur simulateur. Les théories développées par Schaeffer jettent un éclairage intéressant sur le sujet. Le réalisme du simulateur et de la situation simulée constitue un puissant vecteur d’immersion dans l’univers virtuel, favorisant ainsi la mimesis comportementale de l’apprenant.
L’apprentissage sur simulateur offre des avantages que ne présente pas l’apprentissage sur le tas. Mais il comporte aussi ses limites. L’idéologie réaliste se heurte parfois à des contraintes expérientielles propres au contexte naval. Les simulateurs, si performants soient-ils, ne sauraient reproduire la complexité des situations tactiques à très grande échelle. Les militaires optent alors pour une homologie sélective : le tout ne peut être simulé mais la partie constitutive du tout peut reproduire fidèlement le réel. La Marine Nationale forme son personnel non seulement aux opérations tactiques mais également au maniement expert de ses équipements. Ces deux cas de figure seront successivement illustrés à travers la présentation des simulateurs Esturgeon et Simefca utilisés au Centre d’Instruction Naval sur la presqu’île de Saint-Mandrier.