Rapport(s) au(x) savoir(s) et perspectives temporelles d'adultes en situation d'illettrisme

Abstract

Les individus ayant quitté précocement le système scolaire, c’est-à-dire sans qualification au terme de l’instruction obligatoire, sont confrontés à des difficultés d’accès à la formation (V. Leclercq, 2006, p. 91) qui renvoient à un problème d’offre à destination d’un public peu qualifié1. Cela soulève spécifiquement la question de la nature des besoins en formation ainsi que le sens de l’engagement du sujet.


La reprise d’une formation par ces adultes est généralement perçue en termes d’employabilité, d’adaptation au marché du travail et d’insertion professionnelle rapide. Former au plus vite afin de faciliter une insertion professionnelle rapide semble être une conception répandue au sein des politiques sociales de lutte contre l’exclusion qui ne prennent en compte, comme seule unité de mesure, que le temps de l’urgence et de l’adaptation au marché de l’emploi (J. Biarnès, 2007, p. 42). Ce mode de penser nous paraît réducteur en ce qu’il n’aborde pas ces adultes du point de vue de leur subjectivité et de leur projet et qu’il renvoie uniquement à une vision économiste de la formation. Cependant, certains adultes parviennent, malgré les difficultés, à s’engager dans une formation et à s’inscrire dans une dynamique, qualifiée par les spécialistes de la formation d’adultes, de "seconde chance". Il convient ici d’identifier et d’analyser les logiques et processus qui la sous-tendent. Dès lors, nous tenterons de réinscrire ce phénomène d’engagement dans la formation dans les problématiques du rapport au savoir en formation d’adultes (N. Aït-Abdesselam, 2003).

PDF (Français (France))