Abstract
Dans un article intitulé "Acquis des enfants et compétences des adultes" paru dans le numéro 29 de la revue XYZep en décembre 2007, Véronique Leclercq-Bovy insiste sur la nécessité de développer les échanges entre les systèmes de formation scolaire et post-scolaire. Elle indique en particulier que "l'école ne peut pas rester en marge des réflexions et décisions autour des compétences clés qui devront caractériser "l'honnête européen"". J'adhère à ce propos. Pour mener cette réflexion commune afin de mieux comprendre comment se construit pour un individu le curriculum qui le mène à une maîtrise insuffisante de l'écrit au regard des exigences sociales et économiques actuelles, il me semble nécessaire d'observer comment l'école est, elle aussi, confrontée à ce problème, en particulier dans les filières professionnelles qui scolarisent de jeunes adultes. Ces filières me semblent être un bon terrain d'observation et peut-être celui à partir duquel on pourra commencer à dessiner le continuum entre le scolaire et le post-scolaire, le scolaire et le horsscolaire. En effet, l'orientation des élèves du second degré dans les filières de l'enseignement professionnel est souvent motivée par une maîtrise insuffisante de l'écrit. Ainsi, tout enseignement et tout apprentissage reposant aujourd'hui dans le système scolaire français sur l'écrit, les enseignants de ces filières, quelle que soit leur discipline, se trouvent-ils en situation de faire la classe à des élèves en difficultés avec l'écrit, dans une situation didactique assez proche de celle que connaissent les formateurs des actions "savoirs de base". C'est là une convergence forte. Cet article a pour objet de rendre compte des difficultés liées aux compétences scripturales et lecturales que les professeurs de ces filières professionnelles repèrent chez leurs élèves. (...)