Abstract
L’accompagnant, par sa présence plus que par son savoir, par ses questions plus que par ses réponses, me permet de découvrir ce que j’ignore savoir. Son rôle consiste notamment à "accueillir et écouter l’autre ; l’aider à discerner et à délibérer ; cheminer avec sollicitude à ses côtés." (G. Le Bouëdec, 2002, p. 18).
L’accompagnement est bien affaire de personne à personne (J.N. Demol, 2002), mais ses contraintes constitutives, le projet d’autonomisation qu’il inclut et les enjeux existentiels dont il doit tenir compte (M. Paul, 2004), suggèrent un temps, inéluctable ou désiré, intermédiaire ou final, où le sujet en formation doit s’accompagner luimême. Ce constat m’a conduit à envisager la notion d’auto-accompagnement en tant que dispositif favorisant l’autonomie, la prise de recul et la mise en sens de sa propre expérience pour une personne en transformation.
Dans le cadre de la formation de somato-psychopédagogie, où j’interviens en tant que formateur, la nécessité d’un tel dispositif prend un relief particulier, car l’expérience du Sensible, à laquelle les gens sont conviés comme fondement de la formation, est une expérience de nature fondatrice (C. Josso, 1991) ou existentielle (R. Barbier, 1994) et, à ce titre, profondément transformatrice. De plus, l’intervalle séparant les séminaires de formation et la dispersion géographique des participants posent une difficulté concrète d’accompagnement, qui impose la mise en place de dispositifs d’autoaccompagnement. (...)