Abstract
Cet écrit n'a pour objet que d'être l'expression d'un questionnement et d'une tentative de problématisation de la part d'une praticienne en transition.
En effet, pratiquant l'accompagnement depuis une quinzaine d'années, dont une moitié dans le champ de l'insertion sociale et professionnelle et une autre moitié uniquement consacrée à l'accompagnement de projet tel que le définit J.P. Boutinet (2007), ce questionnement s'inscrit dans un contexte professionnel et personnel particulier. Bien sûr, allions nous dire, tant ce qui nous interroge peut, le plus souvent, être porteur de la résonance d'événements de vie. Ainsi, c'est lors d'une rupture professionnelle qu'est apparue dans nos propos une certaine revendication à être reconnue comme une "professionnelle de l'accompagnement" sans pouvoir faire, pour autant, l'économie de se demander au nom de quoi se qualifier de la sorte...
Bien plus que sur une fonction ou un métier, cette revendication portait avant tout sur la reconnaissance d'une expérience professionnelle et de vie au cours de laquelle la palette des accompagnements pratiqués avait été riche et nuancée. Pour avoir partagé le chemin de personnes parmi les moins qualifiées et les plus fragilisées socialement et personnellement et celui de personnes les mieux insérées et parmi les plus qualifiées, nous avons pu expérimenter différentes tonalités d'accompagnement et ceci dans des temporalités elles aussi très variées, parfois au fil de plusieurs années, parfois au cours de quelques semaines. (...)