Abstract
La procédure de Validation des Acquis de l'Expérience s'inscrit dans une histoire de la validation française et nord américaine et dans une perspective européenne qui se donne pour ambition de permettre une montée en certification des travailleurs et ce afin d'assurer leur mobilité.
Les intentions politiques et économiques sont clairement exprimées, la mise en oeuvre de ce dispositif doit produire une montée en certification particulièrement pour les personnes non diplômées. Ce dispositif était à l'origine porté par un enjeu de promotion sociale. "De nombreux adultes y compris ceux qui disposent d'un faible niveau de formation initiale ont acquis des savoir-faire appréciés, insuffisamment pris en compte" affirmait Aubry (2000).
Porter, aujourd'hui, un intérêt particulier à ces personnes faiblement scolarisées est lié aux contradictions entre ces intentions initiales et le constat selon lequel ce dispositif a davantage profité, depuis sa mise en oeuvre, aux personnes déjà diplômées.
Des recherches antérieures portant sur la procédure VAE et les processus de reconnaissance et de validation (Presse, 2000 à 2009) ont permis de montrer que le contexte dans lequel se déroule cette procédure de validation des acquis de l'expérience rendait cette épreuve difficile : difficultés, pour les candidats, à parler sur des activités même simples, difficultés à comprendre les attentes des évaluateurs, ce qui les conduit à ne parler que du prescrit et non de l'activité réelle, difficultés à sélectionner les éléments pertinents de leurs activités, sélection à propos de laquelle les personnes doivent assumer la responsabilité de leur choix. Ainsi certaines expériences professionnelles peuvent conduire à la certification, d'autres non. (...)